| Vert de gris Colour index : PG 20 | Historique du pigment Le vert de gris est connu depuis la plus haute Antiquité. Mentionné et préparé selon divers méthodes tout au long des siècles (Moyen Âge, Renaissance, époque classique), ce pigment est utilisé régulièrement jusqu’à la fin du XIX° siècle puis abandonné car il est très vénéneux. Le nom est variable lui aussi : Vert salé, Vert de Rouen... Son nom actuel est une déformation de “vert de Grèce”, il était obtenu en faisant réagir du marc de raisin sur de minces lames de cuivre et provenait à l’origine de régions viticoles. Montpellier était un centre de production de cette matière colorante. Synonyme : verdet, vert suédois (en Allemagne), verdetamo (en Italie). Le Verdet (ou vert distillé) est une variante sous forme cristalline. Ce vert foncé est plus apprécié, il se formait sur des feuilles de cuivre enfermées avec du moût de raisin aigri - du vinaigre chaud - avec du miel et du chlorure de sodium. La formation superficielle, une foi raclée, était réduite en poudre. Broyés à l’huile ces vert sont très transparents, ils étaient utilisés en glacis (couche finale, transparente et colorée jouant avec la couche inférieure). Le vert-de-gris est resté longtemps le seul vert vif (ou “brillant)” disponible pour les peintres. Psychologie de la couleur : Ce vert est associé à l’idée de l’arbre, c’est la couleur de la justice, de la connaissance, de l’expérience et aussi de la pérennité. C’est la couleur de l’immortalité et du renouveau, elle est accueillante. Le vert des oasis est gage de vie, la crue du Nil, est synonyme de fertilité et d’épanouissement et signifie également être vert et être vigoureux, sain, fortuné et heureux. Peintres ou oeuvres d’art utilisant ce pigment : Fra Angelico (École florentine, 1400-1455), Piero della Francesca (École florentine, 1440-1492), Léonard de Vinci (peintre italien, 1452-1519), Cranach l’Ancien (peintre allemand, 1472-1553), Raphaël (peintre italien, 1483-1520), Titien (peintre vénitien 1487-1576), Le Teintoret (Peintre italien, 1518-1594), “La maison de pendu” de Césanne (peintre français, 1839-1906), ”Le moulin de la galette” de Renoir (impressionniste français, 1841-1919). | | Les laques jaunes Colour index : NY 2 et PY 13 | Historique des laques jaunes — la Gaude La gaude (Reseda luteola) est une plante herbacée avec de petites fleurs en grappes. La matière colorante est la lutéoline qui donne selon un beige ou un jaune verdâtre. Les graines de gaude sont présentes au néolithique, leur teinture très ancienne était connue des Grecs et des Romains et le seul colorant jaune au Moyen Âge. La gaude a bénéficié d’une culture intensive jusqu’à la fin du XIX° siècle avant d’être supplantée par les colorants de synthèse comme les azoïques. La gaude est utilisée pour la teinture et parfois en laque à l’huile avec l’alumine. Avec le temps ce pigment se décolore mais il était considéré comme le moins fugace des laques jaunes. — la Graines d’Avignon : Baies non mûres = jaune Baies mûres = vert Utilisé en teinture par les grecs et les romains. De la famille des Rhamnaceae, le Nerprun alaternus (feuilles persistantes) et le Nerprun catharticus (feuilles caduques), est un arbustes épineux très ramifié qui peut atteindre 5 m. de h. Les feuilles et les brindilles séchées ont été utilisé en teinturerie de la laine (récoltées à l’automne et printemps) et les fruits non mûrs sous le nom de “graines d’Avignon” pour la peinture et la teinture. L’écorce était employé par les pêcheurs portugais pour coloré et conserver leurs filets. Fruits verts séchés du “nerprun des teinturiers” très utilisés jusqu’au début du XIX° siècle comme laque jaune à usage textile et alimentaire et également par les peintures en miniature. Autres appellations : graines de Perse, d’Espagne, d’Italie, du Levant, de Hongrie, de Morée. En 1512, le concile de Latran (abolie en 1791) imposait aux juifs et aux musulmans de porter des chapeau pointu ou des turbans jaune, principalement teint avec la “graine d’Avignon”. A l’huile, appelé “stil-de-grain” la teinture de graine d’Avignon et mélangé avec toute sorte d’autre matières; terre, alun, blanc de Troye... Manque de solidité à la lumière et se décolore, peut siccatif. Utilisé comme glacis. Vers 1930 cette couleur est considéré comme désuète. — Le vert de vessie : D’une belle couleur vert olive un peu jaunâtre et enfermé dans des vessies de porc, il était obtenu à partir de baies de mûres du nerprun des teinturiers. Sous ce même nom, l’oxyde de chrome remplace aujourd’hui cette couleur. Psychologie de la couleur : Les tonalitées terne, beiges, brun clair ou grisâtres sont des couleurs discrètes qui s’adaptent et s’harmonisent facilement aux autres. Elles représentent la neutralité et la disposition à faire des concessions et sont aimées des personnes discrètes qui veulent prendre leurs distances et se réfugient dans une vie calme. Les couleurs pastelles, abricots ou bruns orangés stimulent en douceur l’énergie vitale des âmes profondes et réservées ou de personnes souffrant de blocages émotionnels. Peintres ou oeuvres d’art utilisant les laques jaunes : Vermeer de Delft (feuillage devenu bleus avec le temps le glacis jaune ayant disparu). La gaude (Reseda luteola) le Nerprun | |