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Le ready made à cent ans...

 

Présentation – 2013

Entre la naissance du premier ready-made, la “Roue de bicyclette” en 1913 et le scandale de l’urinoir titré “ Fontaine” en 1917, nous rentrons dans quatre années anniversaires. Entre 2013 et 2017, dans le cadre de ce centenaire, je souhaite réaliser quelques tentatives symboliques, non sans amusement et délectation. Avec l’excuse de prendre de l’air frais ; comment pousser un peu à contre-sens la porte jadis ouverte par Marcel Duchamp ?

En ce temps là, Duchamp a donné pouvoir aux ustensiles inanimés de devenir comme les peintures dans les musées sans que l’on se donne la peine de les peindre. C’est ainsi que l’on a vu la rébellion des objets s’échappant d’eux-mêmes du cadre des tableaux. On a vu les artistes quitter leurs tabliers d’ouvriers. C’est une libération bien sympathique mais il serait dommage de croire que l’art de peindre soit mort des suites de ce salutaire dépouillement d’ustensiles anecdotiques. Jamais les objets n’ont été l’objet de la peinture. La figuration n’existe pas, l’image de la réalité est éternellement un chantier en construction qui a besoin de ses ouvriers. Le rôle du modèle n’est pas celui que l’on présume, je voudrais qu’il retourne à son autre existence poétique sous le pinceau. J’ai l'allure d'avoir plus de cent ans de retard lorsque je peint en plein air. Je me dis quelquefois : “comme c’est dommage de ne pas laisser in situ le tableau à l’emplacement où il a été réalisé”.

En pratique, je compte installer sur un terrain mon support à peindre, ici de grande dimension afin qu’il ait une ampleur dans le champs visuel du spectateur, à la manière d’une banderole, d’un panneau publicitaire, d’un graphe ou d’une fresque. Le point de vue serait indiqué afin que la lecture du rectangle s’ajuste avec le contexte naturel qui l’entoure. L’image représentera une continuité du paysage de sorte que retiré du lieu, le tableau perdrait de sa raison d’être. L’image invite le réel dans sa rêverie colorée puis oblige le site en hors-cadre à figurer comme partie de la composition. Si l’urinoir de Duchamp s’est émancipé de la peinture pourquoi une peinture ne pourrait-elle pas, en retour, transformer l’objet réel en tableau peint ? Vaine ambition en vérité car la magie est un art du spectacle. Connaissez-vous un bon publicitaire ?

Mon souhait naïf est d’installer une réconciliation entre les expériences dites contemporaines et les procédés sans doute usés d’un peintre de chevalet devant la nature. Je n’ai ni moyen financier ni autorisation d’investir un terrain privé ou public. Pensez-vous que mon idée pourrait espérer ouvrir un changement ? À présent que règne depuis Duchamp l’art conceptuel, la réalisation peinte est-elle indispensable ? L'idée ne peut suffir à me convaincre moi-même. Je souhaite que cette peinture dialogue avec la réalité avoisinante. Cette réalisation m’oblige a des va et vient incessants durant toute son exécution, en parcourant, entre chaques touches de pinceau, le chemin qui va du touché de la toile au point de vue sur l’ensemble. Marcel Duchamp devant la perfection d'une hélice d'avion a dit : "la peinture est morte". Mais Marcel Duchamp nous donne toutes autorisations en disant : "L'art est un jeu entre les hommes de toutes les époques.

Calméjane – 2013 ©


• E-Mail à l'attention d'Art press : ... Si l’urinoir de Duchamp s’est émancipé de la peinture pourquoi la peinture d’un bassin ne pourrait-elle pas, en retour, transformer l’objet réel en tableau peint ? Vaine ambition en vérité car la magie est un art du spectacle. Connaissez-vous un bon publicitaire ? ...

• E-Mail à l'attention de Calméjane Yves • Lundi 24 Février 2014

Monsieur,

Vous avez eu là une jolie idée, mais j'avoue être incapable de vous aider à la réaliser. Je ne connais aucun "bon publicitaire". Désolée. Cordialement,


Catherine Millet
artpress


 



Projet 2015 ..

Recherche d'un lieu et d'un budget pour 2015 ...



Juin 2014
Mon premier Ready-made à contrepied à Olliergues (63)



"Un hommâge à Magritte pour répondre aux préceptes duchampien et
dogmatiques de l'art contemporain institutionnel."
– Nicole Esterolle, journaliste et critique d'art (Artension)


Je remercie la commune d'Olliergues par son autorisation et son aide.

Il est à découvrir dans la cour du Château Musée d'Olliergues, Musée des Métiers et Traditions, une installation figurative peinte qui souligne l’attention sur un patrimoine de la région. Dans le cadre des Journées du Patrimoine de Pays sur le thème “Lumière et couleurs” en juin, juillet, août et sept 2014.

“Le Château d'Olliergues” – Réf. : 473
Huile sur bois – 160 x 122 cm.

Photo juin 2014

Journal La montagne


La maquette 1

Préparation de colle de peau animal et de farine de blé

 

Le Musée des Métiers et Traditions du Pays d'Olliergues :

Surplombant le dédale des ruelles du village d'Olliergues,
le château "musée" vous invite à vivre la grande aventure des métiers et traditions du Livradois-Forez. Grâce à une collection d'outils et de métiers typiques dédiés au travail du bois, du métal ou encore des fibres textiles, vous découvrirez les dimensions sociales et techniques des savoir-faire qui contribuèrent à construire la culture locale.


Musée des Métiers et Traditions du Pays d'Olliergues - Château - 63880 Olliergues
tél. 04 73 72 92 14 (ligne directe) ou 04 73 95 56 49 (Office de Tourisme)
e.mail : contact@tourisme-olliergues.org
Visites guidées, spécifiques pour les groupes d'enfants.
En Juin : ouvert du mardi au samedi de 14h à 18h00
Visite guidée : départ toutes les heures
Dernière visite : une heure avant la fermeture
Sur réservation pour les groupes au 04 73 95 56 49


Juillet 2014

La peinture installée dans la cour du Château d'Olliergues rentre dans sa fin de vie.


En inversant la logique du "ready-made", j'ai fait le souhait de ramener la réalité aux tableaux peints. Je dévoile à présent le destin réservé à ce premier tableau; il est éphémère. Comme je l'avais décrit, il ne peut avoir d'existence en dehors de son environnement par lequel il est lié. Son démontage serait vain. Aussi sa destruction a été programmé à l'avance par le choix de matériaux impropres à sa résistance extérieure. Non seulement parce ce que je n'avais pas trouvé son financement, mais aussi parce ce que sa fin fait partie de l'idée à sa conception.

Son "sacrifice" si j'ose dire, est symboliquement dédié à mes amies et amis peintres auxquels l'époque ne cède aucune attention. Il souligne ainsi la non-existence de la peinture aux yeux des officiels culturels; pour eux la peinture est morte depuis longtemps. Je remercie les nombreux témoignages de toutes celles et ceux qui ont aimé cet ouvrage, sans qui cette dernière issue ne pourrait prendre le moindre sens. La beauté avec laquelle vous avez bien voulu revêtir ma peinture n'a aucune valeur vénale, aucune valeur culturelle aujourd'hui. Aussi ai-je espéré que s'exprime, par ce modeste laboratoire à ciel ouvert, mes quelques artistiques revendications. Vous pourrez dès à présent venir suivre son lent et doux "supplice". J'espérai que sa durée de vie traverse la saison estivale mais le mauvais temps a précipité les dates de mes prévisions. Le processus irréversible s'est enclenché avant la fin juillet, il y a quelques jours. Afin que la peinture s'efface naturellement du panneau, l'épaisse couche picturale à l'huile a été peinte sur un lit fragile, préparation de colle de peau animal et de farine de blé. Le plan s'avère excessif car depuis le 14 juin la pluie a été incessante. Le ramollissement de la sous-couche puis son attaque par la moisissure a commencé sa noble entreprise de métamorphose.

Je remercie la commune d'Olliergues par son autorisation et son aide pour sécuriser vis à vis du public la structure en bois et son socle. Rendez-vous pour un nouveau projet en 2015...

 

 

Ready-made à contrepied éphémère


 

Exemple de "Ready-made à contrepied" Simulation autour d'Olliergues.



Exemple de "Ready-made à contrepied" – Simulation.


 

Historique

Première essais de dessin sur un mirroire
Autoportrait"
"Ready-made à contrepied"
décembre 2013



Première essais sur vitre de "Ready-made à contrepied" vue de l'atelier des Carmes
La chute des Carmes” – Ref. 343
Huile sur toile en triptyque marouflée sur contre-plaqué 50 x 50 cm.
Barjols (Var) – 19 mars 2012


2013 – Dossier refusé : Hommâge à Cézanne


Simulation

2013 – Dossier refusé : Jas de Bouffan à Aix-en-Provence, Exposition collective avec l'association Voyons Voir, Festival W - du 1er au 5 juin 2013

Projet - Rectangle peint sur fond de paysage réel.

Mon projet est de réaliser directement sur site une peinture d’environ huit mètres de long par un mètre cinquante de hauteur. Le point de vue présenté au public est indiqué par une signalétique afin que la lecture du rectangle s’ajuste avec le contexte naturel qui l’entoure.
C’est une représentation peinte d’un rectangle d’eau dans lequel figure le reflet du paysage réel qui domine le tableau.

Mon premier souhait est de relier une peinture avec son modèle afin de rendre cette première indétachable de son sujet. L’image invite le réel dans sa rêverie colorée puis oblige le site en hors-cadre à figurer comme partie de la composition. Si l’urinoir de Duchamps s’est émancipé de la peinture pourquoi la peinture d’un bassin ne pourrait-elle pas, en retour, transformer l’objet réel en tableau peint ?

Il ne s’agit aucunement d’élaborer un trompe-l’œil mais d’incruster dans le paysage un miroir, image marquante du passée du Jas de Bouffan.

Je souhaite que cette peinture dialogue avec la réalité avoisinante. Cette réalisation m’oblige a des va et vient incessants durant toute son exécution, en parcourant, entre chaques touches de pinceau, le chemin qui va du touché de la toile au point de vue sur l’ensemble. La formation que j’ai reçu est resumé par cette phrase de Cézanne : “le tout est de mettre le plus de rapport possible”.

Si cette installation pouvait demeurer longuement sur cet espace public, elle pourrait vivre sa vie propre. Confronté aux aléas des saisons, subir des rapports toujours différents avec le contexte que l’ouvrage est sensé refléter, l’objet mue, différencier par des comparaisons nouvelles.

Paul Cézanne dans de nombreux courriers : “ tous les tableaux faits à l’intérieur, dans l’atelier, ne vaudront jamais les choses faites en plein air. ” – “ Il faut que je me résous à ne faire que des choses en plein air. ” – “ Que dois-je vous souhaiter : de bonnes études en présence de la Nature, c’est ce qu’il y a de mieux. ” ...

Il y a de nombreux points pour lesquels la mise en forme se concevra sur le terrain.

Calméjane – 2013 ©


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Je suis un peintre “dissident de l’art contemporain, poursuivant la part intemporelle de l'art”
également nommé "Modernité naturelle" par Aude de Kerros.

DOCUMENTS :


Fabienne Verdier "Passagère du silence" – Le livre de Poche :

«Nous (Institut des Beaux-Arts à Chongquing dans le Sichuan) eûmes droit aux premières visites d'étrangers venus donner des conférences, de soi-disant spécialistes de l'art contemporain. Ils débarquaient, payés par le gouvernement français ou par l'association française d'action artistique, pour promouvoir la culture française, avec la morgue d'un insupportable impérialisme culturel occidental. Arrivés dans un pays (La Chine) dont ils ignoraient tout, ils se permettaient de déclarer : "Nous, ça fait belle lurette qu'on a laissé tomber les pinceaux. Nous, ce qui nous intéresse, ce sont les surfaces en béton couleur Ripolin, les colonnes répétitives de Buren, ou des vidéos sur la violence, l'autoflagellation, la putréfaction..." Ils commençaient par montrer aux étudiants l'urinoir de Duchamp et autres inventions du même type et élaboraient d'abracadabrantes théories énoncées dans un langage ésotérique... Il existe un tel décalage, chez nous, entre le commun des mortels et le discours de nos historiens d'art et de nos critiques ! ...» – Fabienne Verdier


• Francesca B et Nicolas G
HORIZON 2016 : http://www.horizons-sancy.com

 

"A mesure que l'on s‘en approche, les lignes du site viennent se superposer au dessin du vitrail. La vision devient alors limpide : la ligne d'horizon définit le tracé."

• Philippe Soussan "Prolongement" Photographie conceptuelle
http://www.philippe-soussan.fr
philippe-soussan@orange.fr

 

• Peter Gnass installation projections

• JR : Collages photographiques
http://www.jr-art.net/fr

 

• Bansky - Street art, graffiti au pochoir
http://banksy.co.uk
http://www.banksy-art.com

 

• Land'art
http://www.landarts.fr
Leur principale source d’inspiration est le paysage. Celui-ci prend une dimension autre car il n’est plus décrit littérairement ou représenté picturalement mais utilisé comme matériau artistique.

 

• Liu Bolin : Dans une société chinoise qui tend à nier l’individu, l’artiste Liu Bolin a décidé de prendre le régime à la lettre et de montrer, par des photographies, une société qui fond ses citoyens dans les décors.

 

Bodyscapes : Un mélange entre paysages et bodypainting.

 

• La nouvelle figuration : Maryan S. Maryan, Marcel Pouget, Bengt Lindström, John Christoforou, Jacques Grinberg, Hugh Weiss, Agayo, Jean Pellotier, Joseph Erhardy, Roger-Edgar Gillet, François Jousselin, Robert Lapoujade, Charles Semse... Année 1950, face à une figuration décriée.

 

Magritte - La condition humaine - 1933 - Washington

• Vadim Korniloff http://vadim-korniloff.com

MANIFESTE W.C.NATIONAL : « Alors que l’on exhibe des W.C.* dans les Musées, les artistes exposent dans les W.C. » Derrière ce slogan une action et une volonté bien réelle de dénoncer et d’exposer des artistes peintres contemporains « snobés », dans les toilettes publiques de restaurants, cafés, etc.…Peut-être les derniers lieux qui leurs sont réservés… ! En effet, une réalité m’est apparue; le cynisme et la vanité d’une grande majorité des acteurs des institutions publiques et privées de l’Art qui donne une importance quasi religieuse et sans bornes aux « idées » plutôt qu’aux médiums classiques de l’Art (peinture, sculpture, etc.,).



Un conceptuel au secours des peintres :


Un salon historique offre en 2014 une Carte Blanche au grand artiste conceptuel italien Antonio Manfredi, également directeur du musée d’art contemporain de Casoria près de Naples. Cet artiste engagé a défrayé la chronique en brûlant tableaux et autres œuvres d’art. Un geste fort pour protester contre les coupes budgétaires de l’État italien dans le secteur de la culture.


Marc Bayard : «Ses copieurs, font de l'archiconceptuel verbeux, sans forme ni sens, du charabia pompeux sur du vide, parfois même sans être conscients de leur mimétisme. Notre société post-duchampienne réfute toute idée de norme, de catégorie, d'identité, de limite. En art, comme dans le reste. Tout est tout. Tout vaut tout...»

 

Exposition Duchamps et après...
Brousse, Cohen, Nadaud
Suivent en bons éleves l'assise de la roue qui tourne toujours du vieux ready-made
en 2013

 

 


Marcel Duchamp ou "Richard Mutt" : Le ready-made est une démarche qui consiste à se servir d’un objet utilitaire fabriqué industriellement qu’on vient au final arracher de son contexte et exposer aux yeux de tous dans des Salons, dans des expositions… le fait que l’objet n’est pas été fabriqué par l’artiste n’est pas important mais ce qui l’est vraiment est le choix de cet objet et l’acte de l’exposer...


Larry’s List, un site Internet basé à Hongkong qui compile et analyse des données depuis 2012, a ouvert la voie à une approche rationalisée et chiffrée du monde de l’art contemporain et de ses riches protagonistes. : http://www.larryslist.com/

« grand collectionneur » d’art contemporain : Ce petit nombre de grands collectionneurs révèle leur pouvoir disproportionné. « Les collectionneurs ont beaucoup plus d’influence qu’il y a vingt ans, et leur influence continue d’augmenter, explique Magnus Resch au New York Times. De plus en plus d’entre eux ouvrent leurs propres espaces et prennent un rôle grandissant dans les musées, influençant leurs choix. Ils font, par ailleurs, monter les enchères sur leurs artistes préférés. » Le rapport avance par ailleurs que 37 % des grands collectionneurs sont déjà actifs dans un ou plusieurs musées publics.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/arts/article/2015/01/20/ce-que-le-big-data-revele-sur-les-grands-collectionneurs-d-art-contemporain_4559724_1655012.html#hEgJzU0UJxUgc8jb.99

 

(Suite)


Exemple de

"Ready-made à contrepied"

Simulation.

 


Yves Calméjane
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