Rêveries 5 : Voyage imaginaire à la source (suite)
L’amour et la mort : J’ai bien cru entendre le cri de cet animal qui un jour, en venant de vivre la séparation d’avec un être aimé, avait du même coup éprouvé la passion et la conscience de la mort. Ce que nous nommons “Art” est-il cousin de la religion, cette même envie d’absolu, ce besoin d’échapper à tout ce qui passe et meurt, cette envie d’éternité ? Cette consolation face au cahot. La conscience de la mort et la passion, quoi de plus humain? L’amour et la mort, constante aussi ancienne que la littérature, qui apparaît dans toutes les civilisations et dans tous les arts.
Sans le sentiment d’attachement et d’amour je ne crois pas que l’être humain ai pu s’interroger sur la séparation. Je pence que le besoin ”d’expliquer” et ”d’exprimer” ces sentiments à produit à l’origine un mode naturel de pensé où ”la religion”, ”l’art”, ”la science”, était une seul et même chose, une chose trop éloignée de nous pour être bien comprise à présent. Nous ne pouvons plus retourner aux contextes du berceau de l’humanité.
L’évolution du cerveau : Il semble logique que le développement de notre cerveau, soit à l’origine de cette aventure. Développement du cerveau veut dire une acuité d’analyse sur tous nos sens, et surtout une capacité de détachement intelligent sur les manifestations les plus mécaniques de notre cerveau (logique, mémoire, figuration...). Une intelligence “du dessus” qui utilise, comme un outil, l’intelligence basic “du dessous”. Cette relecture qui fait notre conscience, ainsi que notre humour (trois cerveaux l’un sur l’autre). Ajoutons à cela nos possibilités de rêver et de vivre aussi dans ce monde parallèle qu’est notre réflexion, dans le virtuel.
L’évolution d’un prédateur : Plus on descend la chaîne alimentaire et plus les espèces sont insensibles à la douleur. Une réaction pour moins souffrir ? Chez les prédateurs la sensibilité s’accroit en revanche. Ce qui était à l’origine l’évolution de l’humain et de ses capacités de survie dans son milieu (d’esquiver ou de tendre les pièges), a maintenant ouvert d’autres voies, à cause du plaisir offert par ces “outils”, une réceptivité extrême.
Cette nouvelle activité est-elle une déviance, est-elle “cerise sur le gâteau”, est-elle ce cheminement lumineux vers notre destin, Un accident ou une volonté supérieure... Qui pourrait répondre à des interrogations de nature à donner le vertige ? Comment avancer quelques propos sur le sujet de l’art ? Sinon selon sa propre conception toute personnelle, ou selon une conception collectivement toute singulière!